Logophilia (n.)

“If there’s a book that you want to read, but it hasn’t been written yet, then you must write it.” ― Toni Morrison

« Si il y a un livre que tu veux lire, mais qu’il n’a pas encore été écrit, alors tu dois l’écrire ». J’adresse cet article aux passionné.e.s d’écriture ou même aux personnes qui aiment simplement écrire quand le temps leur en permet. L’écriture a été ma passion numéro une, bien avant la photographie, la mode, la danse, la musique,… J’ai appris à lire à l’âge de cinq ans, j’apprenais seule chez moi alors que je n’étais encore qu’à la maternelle, c’était un besoin pour moi de savoir lire les écriteaux au dessus des magasins, par exemple, sans avoir à demander à mes parents ou mes grandes soeurs. Et quand j’ai su lire, il m’était important de compléter ce savoir en écrivant. Alors je prenais les livres avec lesquels j’ai appris à lire et imitais la forme des lettres sur un petit cahier à côté, ce n’était pas joli à voir mais ma maman m’avait prévenue que mon écriture ne serait sans doute pas aussi belle que celle des droitiers. J’ai attendu le primaire pour correctement écrire. Suite à ça, j’ai toujours eu d’excellentes notes en français, que ce soit en dictées, en grammaire ou en conjugaison, j’avais du mal à comprendre comment les autres élèves pouvaient se tromper sur la langue qu’ils parlaient.
Outre le scolaire, j’ai commencé à écrire des sortes de nouvelles et des poèmes à l’âge de sept ans, je me dois de tout retrouver la prochaine fois que je retourne dans la maison de mon enfance !
Aujourd’hui je vous livre mes secrets pour écrire, je suis actuellement en train d’écrire un petit quelque chose depuis environ un mois -un mois et le premier chapitre n’est toujours pas achevé !- et j’ai eu l’envie de partager avec vous mes secrets, mes conseils pour parfaire sa façon d’écrire.


Si j’ai bien un premier conseil à donner, c’est celui-ci. Lire est très important pour écrire, les deux se complètent. Plus tu lis et plus ton style d’écriture naît et se développe. Les auteurs t’inspireront, je ne dis pas là de copier leur écriture mais t’en inspirer, c’est pour cela que j’ai précisé « beaucoup de livres », pour piocher entre tel, tel, et tel auteur la grammaire, les idées qui t’inspirent le plus pour en faire un tout. Tu auras du mal à écrire et à avoir de la cohérence dans ton écriture si tu ne lis pas. Au fil du temps tu pourras te détacher de tes bouquins, c’est un travail de temps. Chez certains la fluidité de l’écriture est innée, chez d’autres elle s’acquiert… qui ne te dit pas que même les plus grands écrivains se sont auparavant inspirés d’autres écrivains ? La méthode de l’écriture est un cercle vicieux.


Observer le monde extérieur (allez un peu de philosophie !) est de même important. Il faut savoir sortir de son intériorité, être alors curieux pour écrire. Si tu restes constamment renfermé.e dans ton esprit ce que tu feras n’aura alors aucun but lucratif. Sois curieux.se, observe le monde qui t’entoure, les feuilles sur les arbres, les oiseaux qui chantent, car oui observer n’est pas que regarder, c’est aussi écouter, prêter attention, toucher,… les cinq sens sont alors mis en éveil et ça ne peut t’être qu’enrichissant. Ouvre-toi au monde, intéresse-y toi. Et retranscris.


Si tu n’as pas de carnet, les notes dans ton téléphone feront l’affaire. Pour ma part j’ai toujours préféré le papier à l’électronique et j’ai des tas de carnets dans mes armoires, j’adore les carnets !
L’inspiration vient n’importe où, n’importe quand. Dans le métro, le train, l’avion, en voiture, en ville, en cours,… et tu ne peux pas la prévoir ou la repousser. Alors les idées fusent dans ta tête et tu te dis « je peux encore la retenir deux petites heures et je la noterai quand je serai chez moi » et bien non. J’en ai fait l’expérience maintes et maintes fois et j’en suis toujours ressortie frustrée. Aussi incroyable, aussi folle, aussi inédite l’idée a-t-elle était, tu te souviendras que de ce détail mais pas du contenu de l’idée. J’en suis presque devenue phobique que maintenant je me promène non-stop avec des carnets dans tous les sacs que je prends !
N’aies pas peur de ce que les gens peuvent penser en te voyant t’asseoir sur un banc à noter dans ton journal : « mince il va croire que j’écris sur la façon dont mon ex m’a lâchement larguée » que les passants croient ce qu’ils veulent, la minute d’après ils auront oublié ce garçon/cette fille qu’ils ont perçu assis.e en tailleur sur un banc un stylo dans la main, un carnet dans l’autre. J’étais un peu réticente avant, et je sais que je ne suis pas la seule fille timide dans ce cas, c’est pour cela que je dis ça. C’est un conseil à appliquer pour toutes les choses de la vie : ne te préoccupes pas du regard des autres.


Ok ça peut paraître comme un paradoxe suite à ce que je viens de dire, mais le point de vue des autres quant à ce que tu écris peut t’être important et enrichissant pour continuer. Demande à ta famille ou tes amis proches de lire ce que tu écris et tu en tireras une critique autre que la tienne. J’en reviens à un principe de la philo -par mon philosophe favori- tourné à ma façon : ouvre-toi au monde extérieur, au monde sensible pour ne pas te perdre dans le monde intelligible : ton propre monde, ta propre raison que j’oserais appelé le renfermement raisonné de chacun. Elle est là toute l’allégorie de la caverne, Platon serait fier de moi ! Revenons-en à une explication plus lambda : ose demander des conseils et des avis à ton entourage.
J’ai une amie proche que je ne vois que très rarement qui a toujours aimé me lire, il m’arrive parfois de lui envoyer par mail ce que j’écris et j’en tire toujours une critique bien constructive. Non seulement c’est agréable mais en plus c’est reboostant, surtout en cas de syndrome de la page blanche !


Mon dernier conseil serait d’embellir. Relire, relire et relire, peu importe le nombre de fois que tu reliras la même phrase et le temps que tu y passeras, si, pour toi, sa consonance n’est pas parfaite alors tu ne seras jamais satisfait.e.
Ce phénomène m’arrive très souvent, je suis quelqu’un d’extrêmement perfectionniste et je fais attention à tout, dans les moindres détails. Si mon premier chapitre met autant de temps à être écrit c’est parce que je suis sans cesse en train de me relire, de tourner mes phrases autrement, les rendre grammaticalement plus belles. Je peux passer des heures voire des jours sur une même phrase et, tant qu’elle sera pas à mon goût, mon travail ne sera pas achevé. Je n’abandonne jamais rien !

► Si vous aussi vous avez des textes à partager, des phrases, ou autres n’hésitez surtout pas à poster tout ça en commentaire, ça peut être sous forme de texte ou même de lien sur une plateforme accueillant votre oeuvre. Je suis preneuse de tout et nous pourrions ensemble commenter et apporter notre critique personnelle dessus :). Je suis heureuse de partager ce genre d’articles avec vous, partager mes conseils et mes petits secrets. Si vous avez déjà des méthodes d’écriture, quelles sont-elles ? Je suis bien curieuse de les connaître !

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Commentaires

  1. Julie
    19 avril 2016 / 7:42

    Coucou, je suis abonnée à ta « newsletter » ce qui fait que quand j’ai vu cet article là, bon je me suis pas précipitée parce que je n’avais pas le temps, mais j’ai noté dans un coin de ma tête « il faudra que tu passes la lire.
    Et il se trouve que j’ai lu. Et que j’aime bien aussi.
    En réalité, on se ressemble beaucoup. J’ai aussi toujours été assez en avance concernant la langue française et j’avais toujours les meilleures notes de la classe en dictée, grammaire, conjugaison etc. Bon, aujourd’hui, j’avoue que ça s’est un peu détérioré avec les sms et les réseaux sociaux. Mais comme toi, mon goût pour la lecture et l’écriture (et aussi la philosophie) reste très prononcé.
    Depuis que j’ai su écrire, j’ai toujours écris. Partout. Les murs, les tables, mes mains, les autres, mes cahiers, les cahiers des autres et j’en passe.
    Et l’écriture, je trouve ça magique. Tu créer quelqu’un, qui tu veux et tu contrôles absolument toute sa vie. Et c’est toi qui la racontes, qui la décrit. C’est toi qui rends un personnage fictif vivant, attachant, détestable etc. Et je trouve ça hallucinant mais surtout libérateur.
    Et dans linérateur, je ne te parle pas forcément d’écrire un journal intime (je n’en ai presque jamais tenu, d’ailleurs), je te parle de l’écriture d’une histoire, d’une nouvelle ou peut-être même d’un début de roman, une phrase, quelque chose quoi. Et ça libère.

    Moi, mes « astuces » pour écrire c’est les mêmes que les tiennes. Bien sûr, j’ai vu apparaître le syndrome de la page blanche pendant une année entière. Et, Ô ciel, que ça m’avait manqué.

    Bref, l’écriture c’est une de mes passions et ça m’a fait plaisir de lire cet article et de le commenter.

    Si jamais tu veux passer lire mes écrits tu peux aller sur Wattpad et taper @nxwtmas (c’est mon nom de compte).

    Bisous.

    Julie.

    • Manon
      Auteur/autrice
      19 avril 2016 / 8:06

      C’est beaucoup de points communs que je nous vois là ! Je vois que nous avons eu la même enfance en ce qui concerne l’écriture. Je me retrouve en toi quant à ta façon de penser vis à vis de l’écriture, comme tu dis c’est magique et je ne vois pas d’autres mots valables pour la qualifier, l’écriture naît de ta propre imagination. Ce qu’il y a encore de plus magique c’est que tu peux changer à volonté, c’est un peu comme une deuxième vie, une vie libératrice, méliorative, une vie que tu décris selon tes envies. Une utopie je dirais même.
      L’écriture est bien plus qu’un échappatoire.
      Merci à toi pour ce joli partage à travers ton commentaire, passe une belle soirée, j’ai été heureuse de faire ta connaissance Julie 🙂

      (Wattpad est mon rituel de tous les soirs, je note ton pseudo pour ce soir chère fan des films/livres « L’épreuve » aha)

      Manon.

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