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Il y a deux semaines, ma professeure d’anglais nous avait demandé de rédiger tout ce qu’il nous passait au travers de la tête quant à notre endroit préféré au monde. J’ai longuement hésité entre Disneyland et les bras de mon copain. J’ai fini par joué la carte de l’assurance en prenant, à contre coeur, Disneyland. Les profs peuvent facilement juger votre travail étant un hors sujet alors qu’il vous était censé. Elle n’aurait pas compris pourquoi j’apprivoise tant les bras accueillants et rassurants de la personne qui illumine chaque jour un peu plus ma vie.
Mais je n’ai jamais pensé à déblatérer sur les rebords de mes fenêtres. Il m’arrive d’y passer des matinées ou après-midis entiers ou même des soirées et des débuts de nuits à admirer ma tendre aimée lune. Un soir d’été 2015, j’ai admiré la foudre. Une de mes fenêtres me permettait de m’abriter de la pluie et de contempler cette parfaite déchirure du ciel. Nombreux furent les clichés et les chansons d’Elvis à passer. Et bien sûr ce soir-là encore, j’écrivais.
Je suis actuellement sur mon rebord de fenêtre à l’heure où j’écris ces premières lignes sur mon carnet et trois papillons blancs sont déjà passés. J’en conclus donc que demain il fera beau. Le rebord de ma fenêtre est l’endroit où je réfléchis le plus, où l’inspiration vient plus facilement et où je me sens plus productive. La perspective de la vie est tout de suite plus chaleureuse, plus accueillante, plus simple.

Et tout me semble similaire, rien ne se démarque. Les voitures au bout de la rue défilent à plusieurs, jamais seules. Elles sont trois, quatre, cinq derrière une première à rouler, suivent toutes le même chemin et ne voient jamais la fin de leur homothétie. Les marguerites et tulipes de mon jardin se retrouvent par vingtaine, trentaine sur une parcelle et le mètre plus loin , l’espace est tout à coup vide et malheureux. Sa seule amplitude est cette verdure printanière : hydratée de ensoleillée. Je regrette aussitôt de ne pas m’aventurer plus loin que cette bordure de fenêtre tant la vision que j’ai de l’extérieur est tentante. Il fait beaucoup trop chaud, je suis vêtue de noir : je n’ai pas d’autre couleur pour dormir. J’aperçois une jeune fille sur l’avenue principale, au loin, faire de l’auto-stop. Personne ne l’invite. Alors elle continue d’avancer, braillant son pouce du côté de la route sans jamais voir les visages de ceux à qui elle quémande un bout de chemin en sa compagnie.

J’ai maintenant changé de rebord de fenêtre, ayant la chance d’avoir deux fenêtres dans ma chambre, celle-ci est à l’ombre. Ma chienne me fixe, je sais qu’elle me demande de venir avec moi. C’est sans doute un endroit où elle adore être elle aussi. L’air est chaud, c’est agréable.

Il est 14h24 et aujourd’hui est une belle journée pour vivre.

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Commentaires

    • Manon
      Auteur/autrice
      8 mai 2016 / 6:10

      Le rebord de ma fenêtre ? Aha

        • Manon
          Auteur/autrice
          8 mai 2016 / 7:06

          Je sais bien je te taquine, merci beaucoup, ça me fait chaud au cœur ☺️♡

          • 8 mai 2016 / 7:07

            je me doutais mais on sait jamais :’)♡

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